L’âge de la légèreté
Nous vivons dans un monde globalisé qui a permis un formidable développement des échanges, et a ainsi accéléré le développement économique des sociétés qui le composent. Certes, la croissance mondiale a entraîné un recul progressif et massif de la pauvreté, elle a contribué à réduire les conflits et elle augmente tous les jours le niveau d’éducation et la santé des êtres humains. Les interactions économiques et sociales entre les peuples ont été un facteur de progrès qu’il serait inconvenant voire dangereux de vouloir ralentir. Toutefois, il serait illusoire de penser que le modèle sur lequel nous avons vécu depuis le milieu du 20ème siècle pourrait perdurer en l’état.
En poursuivant des objectifs de croissance soutenue, nous avons produit de plus en plus d’externalités négatives. L’une d’elles, induite par notre système de fonctionnement, est le dérèglement climatique. En effet, si les bouleversements déjà observés et à venir sont en partie liés à des cycles naturels, il est aujourd’hui clair que l’activité humaine a accéléré ces évolutions dans des proportions telles qu’il devient difficile pour les êtres vivants de s’adapter aux impacts multiples générés en un temps record. A grande échelle, les effets du dérèglement climatique sont dramatiques et risquent d’annihiler une grande partie du progrès humain, notamment en augmentant les inégalités, en replongeant massivement des populations dans la précarité et détruisant une partie de la biodiversité.
Dans ce contexte, c’est bien le poids de nos activités, la surface et la profondeur de notre empreinte collective sur terre, qui devient le centre des attentions. Comment peser moins ? Comment, finalement, imiter la nature, c’est-à-dire croître sans démesure, sans surcharge ?
Il va sans dire que, quoi que nous fassions, il sera impossible de supprimer les traces que nous laissons chaque jour sur l’environnement avec lequel nous vivons en symbiose. Il convient alors de rassembler nos forces et nos intelligences pour nous alléger au maximum. La perspective de la légèreté, d’une empreinte moindre, est attrayante. Agir en se sentant aussi léger que le vent, ou l’hélium, sans laisser de traces, voilà un objectif positif. Nous pourrions alors désirer nous engager dans une dynamique visant à nous alléger, dans tous les domaines du développement humain. Et devenir plus conscients de la fragilité de la planète que nous foulons tous les jours.
Prenons les transports, par exemple. Ne faisons pas de ce secteur le réceptacle de toutes les misères environnementales de notre monde moderne ; analysons plutôt les causes des impacts négatifs qui peuvent en résulter. Ces causes sont de trois ordres : l’intensité d’utilisation d’un moyen de transport, les infrastructures quasiment toujours nécessaires au bon fonctionnement de la solution de transport en question et le véhicule en lui-même.
Il convient alors de rassembler nos forces et nos intelligences pour nous alléger au maximum. […] Agir en se sentant aussi léger que le vent, ou l’hélium, sans laisser de traces, voilà un objectif positif.
Pour réduire les externalités négatives, on peut donc agir techniquement et technologiquement sur le véhicule en mettant par exemple en œuvre une démarche d’écoconception et d’analyse du cycle de vie. Cette vision holistique du produit permet de réfléchir de façon dynamique et itérative aux possibilités de réduction des impacts négatifs inhérents à son développement (choix des matériaux, bon niveau d’intégrations de technologies aidant elles-mêmes à rationaliser son fonctionnement, choix de la propulsion, etc). Et à prendre en compte, avant même sa naissance, sa fin de vie. Si la vie est un cycle, appliquons ce principe dans tout ce que nous inventons, créons.
Si l’on se penche ensuite sur les infrastructures, convenons que, pour toute solution de transports, les moyens de fonctionnements à déployer sont souvent massifs, coûteux en investissement et en entretien et souvent délétères pour les environnements qu’elles traversent voire effacent. Depuis la révolution industrielle, ces infrastructures – rails, gares, ports, routes, aéroports – n’ont cessé de se développer. L’interconnexion était et est de mise. Mais est-il sage, malgré le légitime besoin des sociétés à se développer pour vivre décemment, de continuer sur cette lancée ? Et si nous pouvions réduire l’impact du transport en inventant un mode de transport faisant fi d’infrastructures au sol ? Une sorte de réseau léger et transparent.
Enfin, à propos de l’intensité de l’utilisation des moyens de transport, c’est en partie une révolution mentale qui doit s’opérer. Mais c’est aussi une vision autre du transport qui doit pouvoir advenir, proposant par exemple une capacité d’emport plus importante, pour réduire le nombre de rotations ou de véhicules utilisés.
En combinant intelligemment ces trois facteurs, le transport mondial peut réduire son empreinte tout en continuant à profiter à l’épanouissement de la vie humaine sur terre. Chez FLYING WHALES, nous en sommes convaincus.
C’est pourquoi nous développons une solution de large capacité (jusqu’à 60 tonnes) de transport cargo par dirigeable flottant grâce l’hélium, s’affranchissant d’un besoin en infrastructures de transport (car chargeant et déchargeant en vol stationnaire) et conçu sur la base d’une analyse de son cycle de vie pour minimiser les impacts négatifs du véhicule et de ses opérations.
Continuer à relier les humains grâce à des dirigeables ultra-modernes comme nous les concevons ne sauvera pas la planète. Mais nous croyons que cette solution sera à l’avant-garde d’un nouvel âge : celui de la légèreté.